Type de texte | source |
---|---|
Titre | Actions notables et plaidoyez de Messire Loys Servin conseiller du Roy en son conseil d’Estat, et son advocat general en sa Cour de Parlement |
Auteurs | Servin, Loys |
Date de rédaction | |
Date de publication originale | 1619 |
Titre traduit | |
Auteurs de la traduction | |
Date de traduction | |
Date d'édition moderne ou de réédition | 1629 |
Editeur moderne | |
Date de reprint |
, "Cause sur le testament du feu comte de Laval aagé de dix-huict ans", "Arrest d'appoincté au conseil, donné en la chambre de l'edict le dix-neuviesme juillet 1606", p. 184
La mere est incontinent advertie de la perte de son fils unique: et en ce lieu il seroit à propos de faire comme le peintre qui entreprist de pourtraire ce grand et memorable sacrifice qui fut faict par les Grecs d\'Iphigenie fille du Roy Agamemnon, parce que ce peintre eut bien l\'industrie de representer le visage et la contenance de tous ceux qui estoient presents en ce sacrifice, fors que du pere Agamemnon, duquel la face estoit si triste et desploree, que la nature surmontant ce qui estoit de son art, il fut contrainct de luy mettre un voile devant le visage. Car il se peut dire aussi qu\'il n\'y a langue tant diserte soit-elle, ny orateur, quelque eloquent qu\'il soit, qui puisse exprimer l\'ennuy, la tristesse et desolation de la mere quand elle a eu advis de la mort inopinee de son fils. Ce n\'est plus elle, il n\'y a plus rien en elle de son ancienne forme, la grandeur et l\'extremité de l\'ennuy a tout changé et alteré. Et parmy les larmes et les pleurs tout ce qu\'elle peut faire, c\'est d\'avoir le soing de faire amener le corps, et y contribuer elle seule plus que tous les heritiers ensemble, et le faire rendre en l\'Eglise de Laval pour y estre inhumé avec ses predecesseurs.
Dans :Timanthe, Le Sacrifice d’Iphigénie et Le Cyclope (Lien)
, "Cause de la Royne Marguerite pour les Comtes de Clairmont et d'Auvergne", du lundi XXXIX de May 1606, p. 127
Si comme [[1:Plinius historie naturalis libro 35. capite 10. de Zeuxidis et Parrhasii pictorum contentione.]] on dit que Zeuxis excellent peintre, avoit peint des grappes de raisin en un tableau, avec tant de naïfveté que les oyseaux y avoloient. Mais Parrhasius, autre grand peintre, représenta au mesme theatre un linge qu’il avoit imité si delicatement, que Zeuxis pensant que ce fust un vray linge, lui dit qu’il le levast s’il vouloit que l’on vist les figures qui estoient dessous. La response fut que Zeuxis avoit trompé les oyseaux par le iugement desquels il estoit enflé: mais Parrhasius avoit trompé un grand ouvrier entre les peintres. Ici les clairvoyans n\'ont point apperceu que sous le voile des raisons et des textes alleguez pour les deffendeurs, il y ait rien de caché qui puisse faire doute à ceux qui se cognoissent en arguments: ains la verité a esté si forte, que l\'advocat des deffendeurs a esté contrainct de la confesser.
Dans :Zeuxis et Parrhasios : les raisins et le rideau(Lien)